ERVDITIO ANTIQVA
Revue électronique de l'érudition gréco-latine


Volume 6 (2014)

Résumés des articles


© Kunsthistorisches Museum, Vienna

Jean Schneider – Concision et art épistolaire dans la lettre 51 de Grégoire de Nazianze

Cet article vise à améliorer la traduction de la lettre 51 de Grégoire de Nazianze. Le § 3 n’a pas pour objet de critiquer un excès ou un défaut de précision dans l’appréciation de la longueur des lettres (traduction Gallay), mais de mettre en garde contre l’excès de concision qui conduit à l’obscurité. Grégoire compare la lettre trop brève à des lignes qui se rencontrent, dont on distingue les extrémités mais qui se confondent inextricablement dans la zone où elles se rencontrent.

This article aims at improving the translation of the 51th letter of Gregorius Nazianzenus. The purpose of § 3 is not to criticize the excess or lack of precision in the appreciation of the length of letters (Gallay’s translation), but to warn against the excess of concision which leads to obscurity. Gregorius compares letters which are too short to lines which meet one another: their extremities can be perceived, but they mingle inextricably in the region where they meet.

Guillaume Bady – La Bible dans les manuels chrétiens de rhétorique

À quoi ressemble l’éloquence divine ? Les figures rhétoriques de la Bible ne sont pas passées inaperçues chez les Pères de l’Église, comme Augustin et Cassiodore. Témoignant d’un courant qui va de l’Espagne du viie siècle jusqu’à Smaragde au ixe, Bède a même composé un traité des figures de style citant uniquement la Bible et les Pères. Du côté grec, chez Adrien, au ve siècle, et plus tard, comme on peut le voir dans les Rhetores Graeci, les manuels byzantins ont cité la Bible aussi, sans changer leurs modèles classiques. Chez les Latins comme chez les Grecs, la rhétorique se voit en même temps pourvue de fondements théologiques. Elle constitue ainsi un bon exemple de synthèse entre les cultures classique et biblique.

How does divine eloquence look like? The rhetoric figures in the Bible were noticed indeed by the Fathers of the Church, such as Augustine and Cassiodore. As a witness of a trend coming from Spain in the viith century to Smaragdus in the ixth, Bede even composed a treatise of stylistic figures with only biblical and patristic citations. Among the Greeks, in Adrian, in the vth century, and later on, as one can see in the Rhetores Graeci, the byzantine manuals quoted the Bible as well, without changing their classical models. Rhetoric was then theologically grounded by Greek and Latin grammarians. It thus shows a good example of a synthesis of classical and biblical cultures.

Jacques Elfassi – Chronique isidorienne III (2012-2013)

Cet article fait suite à la « Chronique isidorienne », Eruditio Antiqua 2, 2010, p. 165-187, qui portait sur les années 2008-2009, et à la « Chronique isidorienne II (2010-2011) », Eruditio Antiqua 4, 2012, p. 19-63. Il propose donc la liste des livres ou articles consacrés à Isidore de Séville et publiés en 2012-2013, accompagnés d’un bref commentaire. La première partie comporte un complément aux précédentes bibliographies (2008-2011).

This article follows to the « Chronique isidorienne », Eruditio Antiqua 2, 2010, p. 165-187, which concerned the years 2008-2009, and to the « Chronique isidorienne II (2010-2011) », Eruditio Antiqua 4, 2012, p. 19-63. It thus proposes a list of the books or articles dedicated to Isidore of Seville and published in 2012-2013, together with a brief commentary. The first part contains a complement to the previous bibliographies (2008-2011).

Marie-Karine Lhommé – Les erreurs de Festus ? Verrius Flaccus à l’œuvre

Le lexique de Festus est une très riche mine d’informations, mais il présente des dangers pour qui ne sait pas l’utiliser comme il faut : on le considère trop souvent comme une source utilisable en l’état. Les éditeurs ont souvent essayé de lui donner une cohérence artificielle. Les mauvaises lectures peuvent remonter à Paul Diacre, sur lequel nous reposons pour deviner ce que nous avons perdu dans le manuscrit unique de Festus, le Farnesianus mutilé. Et Verrius Flaccus lui-même, traitant de termes rares, anciens ou techniques qu’il ne maîtrisait pas, a recouru à l’étymologie et à la comparaison, et certains de ses articles ne sont que des hypothèses, des étymologies non explicites ou une version parmi d’autres. Le but de ce papier est donc d’aider à comprendre quelles sont d’un côté les erreurs de Festus ou de Verrius Flaccus, et, de l’autre, quelles sont les nôtres.

Festus’ Lexicon is an extremely rich treasury, but very dangerous for people not accustomed to use it properly: it is too often considered as a ready-to-use source of information. The editors often tried to give a forced coherence to it. Misreading may date back from Paul the Deacon, on which we largely rely to guess what we lost in the only manuscript of Festus, the mutilated Farnesianus. And Verrius Flaccus himself, coping with rare, archaic, or technical words he did not master, resorted to etymology and comparison, and some articles are only hypotheses, non-explicit etymologies, or versions among others. The very aim of this paper will be achieved if it helps to understand which are Festus’ or Verrius Flaccus’ mistakes, and which are our own.

Barbora Machajdíková – Pitora, un prétendu numéral osque chez les abréviateurs de Verrius Flaccus

La présente contribution se propose de clarifier la forme pitora citée par Festus et par Paul Diacre. On défendra l’idée que pitora, qui est présenté comme un mot osque, pourrait en fait être une forme artificielle, fabriquée dans le but d’expliquer le mot gaulois petor(r)itum.

The aim of the present contribution is to clarify the form pitora quoted by Festus and Paul the Deacon. It is argued that pitora, which is said to be Oscan, may be in fact an artificial form coined to explain the Gaulish word petor(r)itum.

Daniel Vallat – Une présence silencieuse : Festus et les commentaires virgiliens

Le nom de Festus n’apparaît nulle part dans les commentaires anciens à Virgile. Pourtant, depuis le xixe siècle, on y redécouvre progressivement sa présence, mais une présence souvent difficile à évaluer, car toutes nos sources sont, à des degrés divers, des abrégés. Nous nous concentrons ici sur les relations complexes entre la tradition festienne d’une part, et Servius et le Servius Danielis d’autre part, pour tenter de comprendre les modalités de cette présence silencieuse.

Il nome di Festo non si legge nei commenti virgiliani. Tuttavia, dall’ottocento, si riscopre progressivamente la sua presenza, ma una presenza spesso difficile a valutare, perché le nostre fonti sono, ai gradi diversi, dei riassunti. Studiamo qui le relazioni complesse tra la tradizione festiana, Servio e il Servio Danielino, per tentare di capire come si è costruita questa presenza silenziosa.

Jacques Elfassi – Festus chez Isidore de Séville

Cet article comporte deux parties : d’abord un état de la question, où sont répertoriés les emprunts déjà connus d’Isidore à Festus, et où sont examinés quelques passages problématiques ; puis une liste de nouveaux emprunts et parallèles, non repérés jusqu’à présent.

This article contains two parts: at first a state of the question, where the already known borrowings of Isidore from Festus are listed, and where some problematic passages are discussed; and then a list of new, not discovered until now, borrowings and parallels.

Fay Glinister – Festus and Ritual Foodstuffs